KREYDENWEISS (Dne. Marc)
Alsace & Costières de Nîmes
Antoine Kreydenweiss
Alsace
Le producteur
Si de nombreux éléments témoignent d’une activité viticole très ancienne à Andlau, le domaine Kreydenweiss en tant que tel se fait surtout remarquer à partir du 19ème siècle. En effet, Alfred Gresser, ancêtre de Marc Kreydenweiss, est un des tous premiers vignerons à mettre son vin en bouteille, et à présenter les concours viticoles, notamment ceux de Strasbourg. C’est en 1948 que le domaine prend le nom de Kreydenweiss, par le mariage de Denise Gresser avec René Kreydenweiss. En 1971, Marc Kreydenweiss prend les rennes du domaine, il a alors 23 ans. Les années passant, le vignoble s’agrandit pour compter aujourd’hui trois grands crus (Kastelberg, Wiebelsberg et Moenchberg) et le domaine se tourne vers une approche résolument qualitative, tout d’abord en diminuant fortement les rendements, en améliorant le travail en cave, puis en développant un travail sain du sol, qui conduira le domaine à adopter la biodynamie en 1989. En 1999, le domaine s’élargit, avec l’acquisition de superbes terroirs dans la Vallée du Rhône, à Manduel, dans les Cosières de Nîmes.
Si l’histoire permet de situer le domaine sur une durée, elle n’en explique par pour autant l’essence. Et c’est bien cette essence qui nous a touché. C’était lors d’une rencontre, une dégustation de l’Union des Gens de Métiers, ce merveilleux regroupement de vignerons passionnés (Olivier Jullien, les frères Foucault, la famille Dagueneau, les Chidaine et bien d’autres), dont Marc Kreydenweiss est l’un des initiateurs. Une harmonie entre les vins et les vignerons : Emmanuel et Marc, nous a pris par la main, nous a suspendu dans un temps plus large, dans un espace sans limite, un espace sans segmentation, où tout est en lien avec tout. Car le vin ici n’est pas tout, le vin n’est qu’une expression, un signe, une facette d’un monde plus vaste. Le monde dans lequel nous vivons. Nous pourrions jouer à dire « Est-ce parce que le vin nous intéresse que nous faisons du vin, ou est-ce parce que le monde nous intéresse que nous faisons du vin? » J’aurai tendance à croire que c’est la deuxième proposition qui rentre en résonance avec le domaine Kreydenweiss. Et c’est peut-être aussi pour cela que leurs vins ont cette forme de discrétion des vins qui ne sont pas façonnés par la volonté de faire le meilleur vin du monde. Il s’agit plutôt de travailler au meilleur monde possible, et celui-ci donne des vins à son image. Des vins apaisés, rayonnants, posés, solaires et féminins, délicats et décidés. Des vins à l’assise large, des vins aux racines ancrées dans le sol mais au feuillage léger, sensible à chaque variation du vent. Aussi, il faut faire un avec le monde, un avec l’instant, pour comprendre, pour se fondre dans l’immensité et le détail. Et les vins des Kreydenweiss sont ainsi. Passez votre chemin si vous courrez le marathon, si vous cherchez la bouteille explosive, le vin expressionniste, de la voix qui s’impose par la force. Si l’ancêtre Gresser remportait les médailles à Strasbourg, les vins d’aujourd’hui ne sont pas fait pour les grandes dégustations démonstratives et les concours, ils sont fait pour exister à votre table, dans votre vie, dans la plénitude d’un instant heureux, dans le calme ou dans les rires, dans l’amitié et dans l’amour, dans le partage, au coeur du Monde.
